André Kertesz au Jeu de Paume
| André Kertesz - Au cirque - Budapest 1920 | Dimanche, il faisait beau, l'automne était doré. L'Homme et moi avions envie de nous promener. Nous avons décidé de visiter une exposition auPalais de la Découverte. Mais en arrivant à proximité, nous avons constaté que la file d'attente était longue de plus d'une heure. Nous avons renoncé et coupé dans les jerdins des Champs Elysées pour rejoindre la place de la Concorde et le Musée du Jeu de Paume. On reste trop souvent près de la chaussée alors que les allées sont délicieuses.
Heureusement, la situation était beaucoup moins critique au Jeu de Paume et nous avons pu entrer facilement. André Kertesz est né et a commencé à photographier en Hongrie. Puis il a déménagé à Paris, puis encore à New-York à la recherche d'une reconnaissance qu'il ne rencontre que très tardivement, après s'être retiré.
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Il s'est certainement toujours un peu senti en marge du monde. Ses photographies sont rêveuses. Elles ne témoignent pas. Elles sont le regard doux du photographe.
J'aime surtout ses photographies rurales hongroises, où de petites silouhettes humaines semblent si seules, les ombres traquées à Paris ou à New-York, et la dernière série de clichés, au polaroïd, qui évoque de façon déchirante sa femme morte et sa solitude désormais irrémédiable. En revanche, je vous avoue être moins sensible à cette passion pour les cheminées et aux expériences de déformations qui nous semblent aujourd'hui banales.
Je vais clore cette chronique en vous recommandant de ne pas oublier vos lunettes si vous allez voir cette exposition. Les clichés des premières salles sont au format timbre poste. Le musée met à disposition des loupes qui hélas réfléchissent trop la lumière, aussi, si votre vue est vieillissante, mieux vaut vous fier à vos carreaux. De toutes façons, vous ressortirez avec les yeux explosés et le dos en compote.
Vous avez jusqu'au 6 février 2011.