Pater d'Alain Cavalier

Publié le par Rhoda

PaterPater n'est pas un film comme les autres. C'est une expérience de cinéma entreprise, développée et réussie sous nos yeux.

 

Pater n'est pas un film politique. C'est un jeu de rôles joué par deux adultes. L'un serait le président, l'autre le premier ministre. Ils se préoccupent plus des attributs du pouvoir (garde-robe, sécurité, voiture, renseignements...) que des enjeux économiques et sociaux.

 

Pater est surtout le développement d'une amitité presque filiale entre Vincent Lindon et Alain cavalier. Les deux hommes se rencontrent, se filment, jouent, mangent, se promènent. Vincent Lindon accepte d'exposer sa personne pour le film de son compère. Il accepte de montrer ses tics, son dressing, ses coups de gueule.

 

Il accepte aussi de se laisser manipuler par Alain Cavalier qui est à la fois un président matois (type François Mitterrand), un metteur en scène qui fixe les règles du jeu et un ami plus âgé, indulgent et attendri.

 

La sincérité de Vincent Lindon est généreuse et émouvante. Il se ronge les ongles, hésite, plonge. Sa parole se bouscule au bord de ses lèvres. Son corps a la solidité rassurante d'un chêne. Il donne son sourire et ses yeux bleus comme un enfant. Il s'emporte, comme nous, pour une histoire d'ascenseur et de voisinage. Il s'emporte contre ceux qui devraient être exemplaires parce qu'ils ont de l'argent et se permettent de ne pas l'être.

 

Alors maintenant qu'on sait (à peu près) où il habite, on va lui porter des fleurs.

Publié dans Films

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