La Conquête de Xavier Durringer

Publié le par Rhoda

La ConquêteVoilà 6 mois que l’on entend parler de ce film, 6 mois que l’on s’attend à un brûlot anti-sarkozyste. Alors forcément, certains sont d’autant plus déçus qu’on a déjà vu tant d’extraits…

 

Nous sommes allés voir La Conquête hier au soir, tous les trois au MK2 Quai de Loire, Perle de Rosée, l’Homme et moi. Nous avions tous très envie de le voir mais il n’est pas facile de trouver un créneau commun. Nous avons donc profité de ce pont qui n’en est pas un pour nous. Le temps était si beau que nous pensions ne pas être trop nombreux à nous enfermer dans une salle de cinéma. Erreur. Le Quai de Loire était noir de monde et si certains étaient là pour manger une glace, la plupart voilaient voir un film. La file d’attente était longue, le cinéma mal organisé, Jean-Luc Mélanchon sortait de la séance précédente.

 

Nous avons tous aimé La Conquête. Perle de Rosée a éclaté de rire à plusieurs reprises. Il faut effectivement voir ce film comme une comédie caricaturale et pas comme une œuvre politique. Xavier Durringer construit son film en point contrepoint. Il oppose la journée un peu vide du 6 mai 2007, journée d’attente et de solitude, avec des scènes du parcours de Nicolas Sarkozy entre 2002 et cette journée. Il se concentre uniquement sur les relations dans le camp du ministre candidat : sa femme, son équipe, sa famille politique.

 

Les mauvais côtés de Nicolas Sarkozy sont là : absence de conviction, manipulation médiatique, populisme, vulgarité. Mais tout ça on le connaît. Alors on ne s’y arrête pas. C’est d’ailleurs troublant de constater qu’on accepte sans révolte qu’un homme ou une femme politique n’ait pas plus de conviction qu’un paquet de lessive. Un héritage mitterrandien.

En revanche, j’ai été touchée par les aspects intimes du drame Sarkozy. Cécilia craque, elle ne supporte plus la transparence médiatique qu’elle a pourtant elle-même conseillé, elle fuit. Nicolas n’est alors qu’un homme trahi, blessé, seul, malgré sa cour de Sarko-boys. Denis Podalydès, qui en fait un peu trop dans la caricature du corps spasmophile de Nicolas Sarkozy, sait avec merveille faire ressortir la part humaine de son personnage, sa souffrance, son humiliation, son ambition éperdue et incontrôlable. Deux autres personnages jouent tout aussi bien sur l’émotion : Florence Pernel en Cécilia Sarkozy et à la fin, Michel Bompoil qui joue un Henri Guaino aux anges quand ses mots dans la bouche de Sarkozy soulèvent des vagues d’applaudissement. Un plaisir d’auteur.

 

Du côté des adversaires, des faux amis pires ennemis, Jacques Chirac et Dominique de Villepin sont très caricaturés et provoquent nos rires. J’en veux un tout petit peu à Hippolyte Girardot d’avoir campé un Claude Guéant aussi classe, fin, intelligent.

 

On a le droit de faire une comédie avec l’histoire en cours. C’est rafraichissant.

Publié dans Films

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B
<br /> ça ne me tentait pas avant de te lire voulais je dire<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Je comprends pas... j'ai écrit que c'était une bonne comédie et ça ne te tente plus ?<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Je voile voir un film, tu voiles voir un film...<br /> forme affaiblie de vouloir, s'emploie quand on voile.<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Une petite faute, ou un verbe que je ne connais pas : voilaient<br /> Bizarre, ça ne me tentait pas du toup, mais là, on verra ...<br /> <br /> <br />
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