Forsythe, par le ballet de l'Opéra de Lyon, au théâtre de la Ville

Publié le par Rhoda

Forsythe - Quintett
Brin d'Acier est un fervent amateur de danse contemporaine. Tous les ans, il s'abonne au Théâtre de la Ville. Un soir, il a raconté devant Cheval Cabré que le public de ce théâtre était si difficile qu'il n'était pas rare qu'il sifflât et huât à la fin des spectacles au lieu d'applaudir. Cheval Cabré a aussitôt exprimé son envie d'aller au théâtre de la ville.

 

Aussi, quand je lui ai proposé de m'y accompagner vendredi dernier, il a accepté sans hésiter. Je n'ai pas douché son enthousiasme en lui expliquant que le programme de ce soir-là excluait les sifflets qu'il espérait. Le ballet de l'Opéra de Lyon dansant du Forsythe, c'est un peu comme de la clotted cream dans des scones. Le nec plus ultra.

 

Nous nous sommes retrouvés place du Châtelet à 19 heures. C'était le soir des César. Juste en face, au théâtre du Châtelet. Les badauds et les journalistes étaient déjà nombreux. Quelle aubaine pour mon compagnon qui, entre autres vices, est un addict de la people industrie. Il est arrivé à voir un bout de l'oreille de Michael Lonsdale, arrivé très en avance et dans la simplicité d'un taxi. Un grand acteur, certes, mais côté glamour on fait mieux. Cheval Cabré a donc abandonné sa quête pour me rejoindre dans une brasserie attenante au théâtre. Il s'est rattrapé en me racontant la fin de la fiction de couple BHL/Dombasle et les illusions perdues de Michel Polnareff.

 

Après un nouveau tout de la place, nous avons regagné nos places au rang Y qui est le dernier de la salle. Il est très difficile d'obtenir des places pour les spectacles renommés, alors quand on n’est pas abonné, on se retrouve souvent tout en haut des gradins. Heureusement, la salle est très bien faite et la visibilité y est excellente de A jusqu’à Y.

 

Nous avons d’abord vu workwithinwork, un ballet mettant en jeu une quinzaine de danseurs sur une musique de Berio. Avec Ligeti, Berio est mon pire cauchemar. Heureusement, la danse m’a permis de lui échapper aisément. Ce premier ballet se pose comme héritier et continuateur de toute la technique classique. Il en garde la rigueur mais il ne s’interdit rien. Rapides, acérés, pleinement maîtres de leur grammaire, les danseurs de l’Opéra de Lyon nous ont offert une suite de solos, duos, trios d’une gracieuse et lumineuse complexité.

 

Le second ballet, Quintett,  était encore mieux. Cinq danseurs seulement évoluaient sur la scène, soutenus par une lancinante et déchirante antienne de Gavin Bryars. L’émotion était plus palpable. Les corps se cherchaient, s’étreignaient parfois, se rataient souvent.

 

Un grand bravo aux danseurs de l’Opéra de Lyon qui  savent parfaitement leur Forsythe.

 

Après cette délectable soirée, je suis paisiblement rentrée à la maison tandis que Cheval Cabré entamait sa deuxième partie de soirée à une fête d’anniversaire.

Publié dans Danse

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B
<br /> J'en sors ...<br /> Si workwithinwork m'a plu mais sans plus (j'ai un peu de mal avec les pointes), Quintett m'a emballé. Un pur bijou.<br /> <br /> <br />
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