Rome - 13 avril 2011

Publié le par Rhoda

 

 Je n’ai pas encore fini le récit des quatre jours passés à Rome avec Perle de Rosée. J’y reviens donc avec plaisir. Nous l’avions décidé, la dernière journée serait consacrée aux églises. Pas à toutes les églises, à Rome c’est impossible, mais à une sélection. Ainsi fut-il fait.


Il nous fallait tout d’abord visiter la principale église de Rome, sa cathédrale, St Jean de Latran. Pour la première fois, nous avons fait preuve de paresse en empruntant un taxi pour nous y rendre. St Jean de Latran est en haut d’une colline très ventée. C’est un lieu de pèlerinage important. Elle est majestueuse et faite pour impressionner. Au bout de sa vaste nef, un baldaquin grillagé contient deux superbes reliquaires qui eux-mêmes contiennent des bouts de crâne de St Pierre et St Paul. C’est gore mais joliment enveloppé. De part et d’autre de la nef, on peut admirer 12 impressionnantes statues d’apôtre que l’on doit à des élèves du Bernin. Leurs mouvements, les envolées de leurs vêtements, semblent un peu exagérées. Et partout, du sol au plafond, on retrouve les blasons des papes qui ont pris soin de signer leurs interventions : Alexandre VII, Innocent X, Pie IV, Clément VIII.


Notre itinéraire devait ensuite nous mener jusqu’à St Pierre aux liens, non pour y adorer les chaines de St Pierre, mais pour le fameux moïse de Michel-Ange.  La ballade jusque là bas fut fort agréable. Nous avons traversé un joli quartier très résidentiel et sommes passées dans le parc de la Domus Aurea (le palais impérial de Néron) qui est toujours fermée pour restauration. Nous y avions épié un jeune couple qui cherchait un endroit abrité pour se bécoter.

 

St Pierre aux liens est une petite église qui  connaît une importante affluence touristique grâce à Michel-Ange. Pourtant, le tombeau qu’il réalisa pour Jules II n’est pas fini. Il y travailla longtemps, au point d’impatienter le pape Paul III qui voulait lui confier un mur de la Chapelle Sixtine (le Jugement Dernier). Un habile et flatteur cardinal de la suite du pape réussit à convaincre l’artiste que son moïse était si beau qu’il suffisait à orner le tombeau d’un pape. Après tout ce n’est pas faux. Et Jules II est aujourd’hui en tête du hit parade des tombeaux de papes.
Ensuite, cap sur Sainte Marie Majeure. Encore une basilique qui attire les pèlerins, encore une qui a subi de nombreuses transformations au cours des siècles. La façade de Ste Marie Majeure nous a surpris quand nous avons (enfin) fini de contourner l’église : ses élégantes vagues baroques sont encastrées entre deux palais identiques et à l’arrière se détache un campanile que Grégoire XI voulut le plus haut de Rome.

 

Cette basilique nous a impressionnées quand nous y sommes rentrées, sa nef est immense et plate, elle brille de dorures et de mosaïques, apaisées par une double rangée de colonnes doriques. Le guide vert nous recommandait de prêter une grande attention aux mosaïques situées au dessus des colonnes. Elles sont éloignées et difficiles à voir. J’ai donc essayé de mettre deux euros dans le nourrain pour mieux les distinguer. Arnaque ! rien ne s’est éclairé. Alors nous avons fait de notre mieux pour reconnaître les scènes de l’ancien testament qu’elles décrivent. Ces mosaïques datent du Vème siècle. Elles ont une fraîcheur et une vivacité qui valent bien qu’on s’y tue les yeux. Vous aviez déjà entendu parler de Hémor et de son fils Sichem qui voulait épouser Dina, la fille de Jacob ? ou de Rahab la courtisane de Jéricho ? Nous non plus. Mais j’ai été heureuse de voir Melchisédech dont j’avais entendu parler par Michel Zink, au collège de France. Ste Marie Majeure contient encore d’autres mosaïques, plus facilement visibles à l’abside et sur l’arc triomphal. Et les tombeaux de quelques papes. Et un plafond à caisson doré avec l’or du Pérou (les papes n’ont pas volé que les anciens) et d’immenses roses.

 

Sur le sol de Sainte Marie Majeure, on peut voir une dalle de marbre toute modeste qui signale le tombeau du Bernin et de sa famille. Lui qui a tant sculpté pour les autres n’a droit qu’à ce discret hommage. Il a pourtant plus fait pour le bien de l’humanité que tous ces papes prétentieux.

 

Sur la recommandation de Loukoum (j’écoute toujours Loukoum), nous sommes parties tout loin là-bas au nord pour visiter Santa Maria degli Angeli, dont les proportions et la claire lumière nous ont surprises. Cette église en croix grecque est en fait construite dans les termes de Dioclétien dont elle a gardé les vastes proportions. Cela donne une idée de l’impression que devaient donner l’entrée dans ces termes.

 

Après toutes ces pérégrinations, nous fûmes heureuses de faire une pause dans l’Hostaria Romana. Un drôle d’endroit où les murs étaient couverts de graffitis. Le serveur était tombé sous le charme de Perle de Rosée qui s’efforçait de lui parler avec son meilleur italien. Il alla lui chercher un marqueur pour qu’elle puisse à sont tour laisser sa griffe.

 

En sortant il fallut nous rendre à l’évidence, l’heure du départ approchait. Nous nous sommes donc rapprochées de la place Navone où j’ai dégusté une dernière glace pendant que Perle de Rosée visitait Sainte Agnès, pour une fois et miraculeusement ouverte. Elle n’a pas pu prendre de photos, c’était interdit et nous devons la croire sur parole : c’était magnifique.

 

Encore un petit quart d’heure avant le départ… juste assez pour nous précipiter à Saint Louis des Français et pour y admirer trois magnifiques tableaux du Caravage qui nous racontent trois scènes de la vie de Saint Matthieu, trois œuvres magnifiques. Encore une pensée pour Pupuce qui se serait régalée.

 

Nous ne le savions pas encore mais nous allions ensuite risquer nos vies et nos paupières se seraient closes sur le martyre dramatique de Saint Matthieu. Pas si mal mais enfin… nous attendons encore plus de la vie. Nous avons pris un taxi pour l’aéroport qui se prenait pour le fils de Diego Ferrari. Perle de Rosée qui voyait le compteur et qui prenait sur elle pour ne pas m’effrayer encore plus, a nettement vu l’aiguille indiquer 170 km/h.  Sans compter qu’il a pris un chemin si bizarre que je nous voyais déjà égorgées au fond d’une casse de voitures !

 

Mais nous sommes arrivées à l’aéroport au joli nom, Fiumicino, et nous avons pris l’avion. C’était trop court. Nous n’avons pas vu la villa Borghese que j’avais eu la maladresse de ne pas réserver. Il nous faudra revenir.

Ne revient-on pas toujours à Rome ?

 

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St Jean de Latran, le baldaquin.

 

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St Jean de Latran, une des 12 statues d'apôtre. Je ne saurais dire lequel.

 

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Rue tranquille près de la Domus Aurea

 

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St Pierre aux Liens, le tombeau de Jules II avec le puissant moïse de Michel-Ange.

 

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Derrière Perle de Rosée, vous pouvez apercevoir les chaines de St Pierre dans leur reliquaire vitré.

 

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La nef de Sainte Marie Majeure. Entre la colonnade et les fenêtres, de superbes mosaïques qu'on n,arrive pas à voir.

 

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Perle de Rosée toute petite à côté du gros Pie IX.

 

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Sta Maria degli Angeli, transept.

 

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Un angelo de santa maria degli angeli.

 

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Té fof rules ?

Publié dans Rhoda

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A
<br /> Votre séjour avez l'air très sympa. Pour ceux qui iraient dans les mois à venir (ou si vous même avez l'occasion d'y retourner tiens) les studios de cinéma cinecitta sont ouverts au public ! C'est<br /> la première fois alors c'est une occasion à ne pas manquer.<br /> http://www.partirdemain.com/blog/visite-studios-cinecitta-rome.htm<br /> <br /> Alisée<br /> <br /> <br />
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