The Social Network de David Fincher

Publié le par Rhoda

The Social NetworkForcément, ce film nous interpelle tous : nous sommes tous utilisateurs de facebook, nous avons envie de savoir comment a été créé ce truc qui nous happe plusieurs fois par jour. D’autre part, nous avons autrefois fait de l’informatique, parfois dans le web 2.0 et nous sommes fort curieux d’apprendre comment on peut faire fortune avec ce machin-là. Alors, nous allons tous voir le film de David Fincher.

 

En fait, l’essentiel n’est pas là. L’essentiel, c’est le portrait de ce jeune homme, à peine sorti de l’adolescence. Il est saisi tout entier dans la scène d’ouverture du film, dans ce dialogue hyper speed avec sa future ex-petite amie où il court toujours plusieurs idées à la fois où il montre sa brillante intelligence, son ambition, sa condescendance et son incompréhension totale des rapports humains.

 

C’est lui, Mark Zuckerberg, étudiant à Harvard. Il s’apprête à inventer facebook. L’idée lui est soufflée par deux espèces de bellâtres de bonne famille qui appartiennent au club le plus sélect de la fac. Il va les en déposséder mais peu importe. L’idée était dans l’air de toute façon. Et les bellâtres étaient loin d’avoir l’énergie et le manque de scrupules nécessaires pour faire fortune autrement que par héritage. Mark les trahit, il ne cherche pas à s’intégrer dans ce monde-là. Plus grave il trahit son meilleur ami, en fait son seul ami. Il se laisse éblouir par une espèce de playboy trublion qui fait pleuvoir les millions des investisseurs et l’emmène dans les boites branchées. Mais quand même, il assure le jeune Mark. Il ne lâche pas son clavier. Il garde son tee-shirt et ses claquettes. Et quand l’autre pénible se fait chopper en pleine séance cocaïne avec des mineurs, c’est lui qui reprend la main.

 

Mark Zukerberg n’est pas sympathique mais il est complexe et intéressant. Il est mal parti pour avoir des amis, Facebook marche pas pour ça, l’argent non plus. A la fin du film, il a des avocats, des employés, des facebook friends, mais pas d’ami. Mark Zukerberg est un héro tragique.

 

Le film va à toute allure. La narration est très efficace et les acteurs excellents. Bon film américain : rien d’artistique là dedans mais un sens incontesté de l’histoire et des personnages.

 

Il nous promène aussi dans une prestigieuse université américaine mais là pas de surprise : depuis Moi, Charlotte Simmons de Tom Wolfe, on sait que ce sont des pétaudières. On apprécie quand même de voir que le directeur d’Harvard sait garder le sens des réalités et un certain humour.

 

Pour en revenir à Facebook, on arrive au constat que même si c’est un formidable succès public, ça reste un échec économique. Ou plutôt, que la solution de la rentabilisation de l’internet gratuit n’a pas été trouvée. Dans le film, Mark Zukerberg rejette l’affichage publicitaire qui nuirait à la popularité du site. Il a raison, on l’a tous constaté et de toutes façons, ce genre d’audience ne clique pas. Alors il vit comment ? Il fait appel à des investisseurs. Et encore, et encore. Dans la vraie vie, ça se passe de la même façon. J’ai lu un article de septembre 2009 où il se félicitait d’être arrivé à un équilibre instantané. Ce qui est loin de vouloir dire rentable. ça m’a rappelé des souvenirs !

Publié dans Films

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