Tomboy de Céline Sciamma
Mercredi matin, avec Perle de Rosée, tandis que l'Homme était parti très tôt au bureau, nous avons consulté sur Télérama la liste des films qui sortaient pour notre matinale séance de cinéma. Nous hésitions, attirées chacune par des films bien différents. Moi par Détective Dee, qui s'inspire du personnage du juge Ti (j'ai lu toute la série de Robert Van Gulik), elle par Pina, l'hagiographie que Wenders tresse à la chorégraphe trop vite disparue. Nous avons tranché pour le film signalé par un petit bonhomme étoilé : Tomboy de Céline Sciamma.
Nous avons été conquises toutes les deux par ce film sensible, un film qui prend le temps de regarder les enfants jouer, dans ce temps un peu vide des grandes vacances.
Nous avons tremblé pour Laure, fraichement arrivée dans un nouveau quartier qui, à la faveur d'une méprise de Lisa, se fait passer pour Michaël. Cela lui est facile, et agréable. Michaël se fait facilement accepter par le groupe des enfants. Il joue au foot, se bagarre. Il a pour Lisa le charme d'être un garçon différent. Sa petite soeur entre dans le jeu. Elle aime beaucoup son nouveau grand frère.
Le film dénonce habilement et sans appuyer tous nos a priori. Nous aussi nous nous convainquons que Laure est Michaël quand son père lui fait conduire sa voiture à 10 ans.
Quand les adultes déboulent dans le jeu tout devient cruel. Il faut revenir à la réalité, en passer par l'humiliation. Et comble de malheur, c'est un vrai garçon qui arrive dans la famille sous la forme d'un nouveau né vagissant.
Nous sommes sorties tout émues. Nous avions besoin d'un starbucks pour nous remettre doucement.