Minuit à Paris de Woody Allen

Publié le par Rhoda

Minuit à ParisVoilà plusieurs semaines qu’aucun film qui sortait ne m’enthousiasmait. Puis le festival de Cannes est arrivé et ils vont tous débarquer sur nos écrans par paquets de trois ou quatre. Et même moi qui ai tant de temps libre, je ne réussirai pas à les voir tous. C’est rageant.

 

Nous avons donc commencé notre festival de Cannes par le film d’ouverture. Samedi soir, nous sommes allés au MK2 quai de Seine pour voir le dernier Woody Allen avec Samson et Dalila.

 

C’est un film délicieux et euphorisant. Il oppose les américains, vulgaires et friqués, gens d’un présent terre à terre, à la poésie du Paris des années 20. A cette époque-là, les américains qui venaient à Paris s’appelaient Scott et Zelda Fitzgerald, Cole Porter, Ernest Hemingway, Gertrude Stein… Ils rencontraient des surréalistes timbrés et des peintres de génie. Ils ne faisaient pas de fusion acquisition ni de shopping. Ils écrivaient, ils peignaient, ils dansaient, et inventaient des cocktails.

 

Dans ce film de Woody Allen, comme il nous l’a déjà montré dans d’autres films, tout est possible. Une force bénéfique intervient pour aider le héros au moment crucial. Le pauvre Gil (Owen Wilson, très agréablement surprenant) est tout perdu, empêtré dans une promesse de mariage avec une blondasse de la côte ouest qui a une famille tea-party. Il est évident pour nous que ces deux là n’ont rien à faire ensemble mais Gil n’arrive pas à se résoudre à une rupture. Alors le merveilleux intervient pour le sauver. Il traverse le temps et nous rencontrons avec délice et familiarité les personnages de ses fantasmes. Les fantasmes de Gil sont sans doute ceux  du réalisateur mais ce sont aussi les miens. C’est pourquoi ce film m’a rendu si heureuse.

 

Tout de suite après, réunis autour d’une table ronde et de quelques sages agapes, l’Homme, Samson, Dalila et moi avons confronté nos visions de Paris avec celle du film. Dalila a remarqué que notre quotidien désenchante notre ville, que nous lui reprochons ses métros bondés, ses touristes encombrants sans plus remarquer sa beauté et sa magie. Samson, que son œil d’architecte rend plus sensible à son environnement, a quant à lui regretté de ne pas assez profiter des multiples possibilités qu’elle nous offre. En réaction, il a résolu de se bouger et de se rendre dès le lendemain à l’Institut du Monde Arabe. Tous les deux ont été poussés par les circonstances à vivre à Paris et ils pensent qu’ils pourraient très bien s’installer ailleurs, même en province. L’Homme m’a rendu un bel hommage en déclarant que je lui avais fait découvrir une ville qu’il n’appréciait pas auparavant en tant que grand banlieusard. Et moi, je leur ai raconté que j’avais toujours rêvé de vivre à Paris, depuis mon enfance, que je suis heureuse aujourd’hui de parcourir ses rues et que j’écarquille toujours les yeux avec émerveillement. Il faut du temps pour profiter de Paris, et j’ai cette chance.

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article