The Tree of Life de Terrence Malick

Je sors du film de Terrence Malick, Tree of Life.

Terrence Malick est une légende. Ce matin, je me suis préparée en ouvrant mon esprit au maximum. Il a une sacrée réputation, Malick: mystique, contemplateur de la nature, disciple d'Heidegger, perfectionniste obsessionnel, mystérieux... J'en passe. En principe, pas trop ma tasse de thé. J'avais donc intérêt à être réceptive pour me montrer meilleure que le public de Cannes.

Je ne peux pas vous raconter le film parce que, ce que le réalisateur cherche à faire, c'est à filmer l'idée de Dieu. Celle vers laquelle on se tourne lors d'un deuil, hurlant de révolte ou cherchant consolation. C'est la cime des arbres dans un vent frais qui apaise un coeur brûlant. C'est l'explosion d'oû naît la vie, les replis humides de la matrice, le nuage brûlant et la trajectoire de milliers d'étoiles. Malick fait passer tout ça bien mieux que moi, dans des images, dans la musique, dans le rythme. Mais c'est difficile de rester sur la corde raide du sublime et parfois, ça vire au cucul.

À la fin, on a même droit à une scène lourdingue  de résurrection et d'illumination à laquelle on ne peut pas croire. Ce n'est pas si simple. Où est le chemin ? Tout serait donné? Tout serait nié, oublié, restauré et réhabilité ? Ils ont bien de la chance ces protestants.

Je crois que ça va être un peu comme 2001 odyssée de l'espace. Un film difficile à regarder sans s'endormir mais qui laisse des impressions profondément enfouies dans mon esprit.