Le Gamin au Vélo de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

Le festival de Cannes continue tous les mercredis matins. La palme d'or la semaine dernière, un demi grand prix cette semaine.

Cette année, la livraison des frères Dardenne est optimiste. Optimiste et pleine d'humanisme, ça fait du bien.

Le jeune Cyril recherche avec rage et détermination son père et son vélo. Pour le vélo, ça va s'arranger mais son père ne veut décidément plus s'encombrer de lui et le lui annonce au cours d'une scène déchirante. La quête de Cyril ne sera pas vaine pourtant puisqu'il rencontre Samantha, jeune femme solaire. Attendrie par ce gamin écorché, elle accepte de bouleverser sa vie pour lui, généreusement.  Dès lors, on sait qu'il est sauvé, qu'il a trouvé ce dont nous avons tous besoin, de l'amour, de l'indulgence et du chocolat. Qu'importe qu'il fasse quelques mauvaises rencontres en cours de route (d'ailleurs le caïd de la cité n'est guère effrayant), elle sera là pour le récupérer.

J'ai tendance à penser que la grâce est là plutôt que dans le film de Terrence Malick. Les frères Dardenne posent un égard simple et direct sur une humanité qui se débat comme elle peut. Ils en extraient des pépites noires de désespoir ou de colère et d'autres dorées comme une étreinte ou un pardon. Et le doré l'emporte pour Cyril. Ouf.

Tous les acteurs sont formidables, dirigés avec précision et justesse. On croise le cher Olivier Gourmet comme un clin d'oeil en patron de bar. Cécile de France est très crédible en coiffeuse de banlieue. Avec sa carrure de nageuse et ses débardeurs, elle réussit à être en prise physique avec le film. Et bien sûr, le jeune acteur, est formidable, comme le sont les gens neufs à qui on ne demande que d'exploiter leur nature. Un copain le surnomme pitbull et ça lui va très bien. Il parait que ce sont des chiens affectueux quand on sait les dresser.